Pas toujours facile la vie de maman
Alors voilà mon petit bout à maintenant 4 mois et est le plus beau bébé du monde
Je n'ai vraiment pas de temps pour faire des créations, ça me manque, mais dès que je pourrai m'y remettre
ce sera à fond les ballons...
J'allaite mon bébé, je le porte en écharpe, je le masse, bref je le materne le +++++ possible, mais je suis épuisée par ce soucis, que j'ai compris il y a peu de temps (article ci-dessous).
Si cela vous concerne, partageons notre expérience, pour continuer l'allaitement sereinement!
J'essai pour ma part deux méthodes (allaitement le plus possible allongée sur le côté, et donner un seul sein la journée et l'autre la nuit), à voir...
J'ai stabiloté ce qui me concerne et vous?
Le réflexe d’éjection trop fort
Cette
situation non exceptionnelle est souvent déroutante, car elle peut induire des
symptômes, des conséquences et des mesures thérapeutiques variables suivant les
mères. Les principaux résultats en sont un bébé " à coliques " et une
maman stressée et découragée. Il n’est pas toujours possible d’apporter un
remède totalement efficace à cette situation qui s’ améliore très souvent avec
le temps. Toutefois, certaines suggestions pourront rendre la relation
d’allaitement plus gratifiante pour la mère et le bébé.
Le
réflexe d’éjection est le " service de livraison du lait " : c’est l’
éjection active du lait hors de la glande mammaire sous l’influence de la
contraction des cellules musculaires entourant les acini. Il est commandé par
l’ocytocine. Une quantité de lait variable s’accumule dans le sein entre les
tétées. En particulier, le lait de début de tétée, dans les sinus lactifères
situés derrière le mamelon, encourage le bébé à téter, ce qui déclenchera le
réflexe d’éjection. Toutes les mères ont des réflexes d’ éjection. toutes les
quelques minutes, même si, généralement, seul le premier est ressenti.
Il
se signale par :
· Une
sentation de tension, de picotement, de chatouillement ... dans les seins.
· L’écoulement
du lait du sein tété, et souvent du sein contro-latéral (surtout pendant les
premières semaines).
· Des
contractions utérines en post-partum précoce.
· Un
changement de rythme dans la succion du bébé ; de rapide, elle devient lente et
régulière, avec des déglutitions tous les 1 à 2 mouvements de succion.
· L’apparition
de lait au coin des lèvres du bébé.
· Une
sensation de relaxation et de soif chez la mère.
Chez
certaines femmes, ce réflexe est très fort, le lait pouvant gicler avec
violence à plusieurs mètres. Le problème chez une telle mère est : " trop
et trop vite ". Une telle quantité de lait arrivant avec autant de force
pourra dépasser les capacités de déglutition du bébé. Chez certaines mères,
cela s’accompagne d’une sécrétion lactée très abondante, tandis que chez
d’autres la sécrétion lactée est " normale ", voire insuf-fisante.
Les conséquen-ces et les moyens de remédier à la situation varieront donc
suivant les circonstances et l’âge du bébé.
Une composante psychologique ?
"J’ai
trouvé un moyen infaillible d’inhiber le réflexe d’éjection :
chaque
fois que j’ai demandé à quelqu’un de photographier mes "superbes"
réflexes, j’étais tellement tendue en les attendant... qu’ils ne sont jamais
venus !!! "
"Je
me demande s’il n’y a pas une part psychologique importante chez moi. Je suis
très sensible, j’ai facilement les larmes aux yeux. Comme les larmes d’émotion,
mon lait me submerge lorsque je vis une maternité intense."
Pendant les premières
semaines
Parfois,
la mère comprend où se situe le problème, en voyant son lait gicler avec une
telle force que son bébé s’étrangle pendant les tétées. Mais il arrive
régulièrement qu’elle ne comprenne pas le comportement déroutant de son bébé. La
description qu’elle pourra alors vous faire du problème sera la suivante :
· mon
bébé a des coliques
· mon
bébé vomit souvent
· mon
bébé n’aime pas téter
· mon
bébé est trop goulu, il a une très forte succion et s’étrangle
· je
n’ai pas assez de lait
· j’ai
trop de lait
· mon
bébé est allergique à mon lait
Symptômes
Ils
peuvent être très variés, et beaucoup d’entre eux peuvent provenir de tout
autre chose. Il sera donc nécessaire de bien réfléchir avant d’attribuer ces
symtômes à un réflexe d’éjection trop fort.
· Le plus souvent le bébé a une courbe de
croissance satisfaisante ; sa prise de poids peut même être impressionnante de
rapidité. Il détrempe ses couches ; il a des selles fréquentes, pouvant être
vertes et mousseuses, car il avale beaucoup d’air et/ou beaucoup de lait de
début de tétée riche en lactose, ce qui accélère le transit et augmente la
fermentation. Il est bien tonique et éveillé. Il peut avoir une succion très
vigoureuse. Certains
bébés ont des tétées très courtes (quelques minutes parfois), et/ou ne tètent
que pour manger, et pas pour s’apaiser ou se réconforter.
· Le tout début de la tétée se passe
généralement bien, mais les choses se gâtent lorsque survient le réflexe
d’éjection : devant l’afflux du lait, le bébé tousse, s’étrangle, crache,
déglutit très bruyamment... Certains bébés arrivent à régler le problème en laissant dégouliner le
lait, alors que d’ autres lâchent le sein en hurlant, voire même en arrivent à
refuser de prendre le sein.
· Le bébé est souvent agité pendant la
tétée, ce qui peut donner l’ impression à la mère qu’elle n’a pas assez de
lait. Le bébé peut donner l’impression d’être perpétuellement affamé, et sucer
fréquemment ses doigts.
· Il régurgite souvent. Il souffre de
coliques, et pleure
pendant des heures. Il a
beaucoup de gaz, car il avale beaucoup d’air pendant les tétées. Il dort mal,
s’éveille souvent, surtout dans l’après-midi et la soirée, ce qui, là encore,
donne à sa mère l’impression qu’il n’a pas eu assez de lait.
· Alors
que la plupart des mères ne sentent guère que le premier réflexe d’éjection, la
mère pourra en ressentir plusieurs
pendant la tétée. Ils pourront être suffisamment douloureux pour faire redouter
la mise au sein à la mère, et s’accompagner en post-partum précoce de
contractions utérines elles aussi très douloureuses.
· Il
arrive qu’une mère ait le même problème avec plusieurs enfants successifs. Elle
pourra alors décrire des bébés très toniques, ayant une succion très
vigoureuse. Il est possible qu’un tel problème soit dû à la conjonction d’une
prédisposition maternelle et d’une certaine façon de téter de l’enfant.
Variations
personnelles
Un
"truc" découvert par une mère de ma clientèle : quand le bébé
réclame, juste après avoir dégrafé son soutien-gorge, elle fait patienter son
bébé quelques instants pendant lesquels elle laisse s’échapper le premier jet
(le lait gicle tout seul) ; puis elle applique fortement ses doigts sur le bout
du sein, comme pour contenir le jet (comme pour une bouteille de champagne !).
Elle maintient cette pression pendant quelques secondes, pendant que son bébé
patiente (ou s’impatiente), puis le met au sein. Le flot est alors plus
régulier, moins fort, et le bébé est plus calme. Même si ce n’est pas toujours
facile pour elle de faire attendre son bébé, cela lui permet d’éviter les interruptions
ultérieures, ainsi que l’impression d’une tétée "anarchique"
Dr Martine FAUVEL
Identifier le problème
Vous
ne rencontrerez pas obligatoirement tous les symptômes décrits ci-dessus,
certains bébés tolérant mieux la situation que d’autres. D’autre part, il ne
faut pas oublier que les bébés qui ne reçoivent pas assez de lait peuvent
présenter un certain nombre de symptômes similaires, tels qu’ agitation au
sein, pleurs fréquents, désir de téter souvent. Il sera donc nécessaire
d’évaluer soigneusement la situation, d’autant qu’à terme, un réflexe
d’éjection trop fort peut éventuellement induire une stagnation
staturo-pondérale. La surveillance de la courbe de croissance, ainsi que le
suivi des urines et des selles sera indispensable. Mais l’ensemble des signes
suivants sera très évocateur :
· Le
comportement du bébé pendant la tétée, en particulier lors du réflexe d
’éjection.
· Beaucoup
de couches mouillées.
· Une
croissance pondérale satisfaisante, voire très rapide
· Un
développement normal.
· Aucun
problème médical chez l’enfant.
Que proposer
Un certain nombre de
suggestions pourront être faites. Les techniques qui s’avèreront efficaces
pourront être différentes suivant les mères. Il sera donc nécessaire d’être
persévérant, d’en essayer plusieurs, et de voir ce qui convient le mieux à
chaque mère.
- Enlever le bébé du sein lorsque survient le
réflexe d’éjection, et laisser le lait couler (prévoir une serviette pour
l’éponger, ou un récipient pour le recueillir, selon le désir de la mère).
Remettre le bébé au sein lorsque le lait a cessé de gicler. Certains bébés
patientent calmement (voire lâchent le sein d’eux-mêmes pour le reprendre
au bout d’un instant), mais d’ autres sont très frustrés. Parfois, un
nouveau réflexe d’éjection survient après peu de temps, et il faut
réenlever le bébé du sein.
- Tirer un peu de lait juste avant de mettre le
bébé au sein, (ou essayer de mettre une coquille 15 mn avant la tétée) de
façon à déclencher le premier réflexe d’éjection qui est généralement le
plus violent. Cela sera particulièrement utile quand le bébé est très
frustré d’être retiré du sein. En général, il suffit de tirer du lait d’un
seul sein, de débuter la tétée par ce sein, et de laisser le lait couler
de l’autre pendant que le bébé tète.
- Certaines mères trouveront très efficace de
mettre le bébé au sein régulièrement (toutes les deux heures). Cela
réduira la quantité de lait présente dans les canaux lactifères, ce qui
pourra diminuer la pression intra-mammaire, et donc la force du réflexe
d’éjection. Chez un certain nombre de mères, plus le bébé tètera souvent,
moins le flot de lait éjecté sera abondant.
- D’autres mères trouveront au contraîre beaucoup
plus efficace d’espacer les tétées (attendre 3 heures entre chaque tétée)
voire de n’offrir qu’un seul sein à chaque tétée. Bien que cela soit
l’opposé de ce qui est souvent conseillé aux mères, cela pourra aider en
la circonstance, en diminuant la stimulation mammaire, surtout si la mère
a une sécrétion lactée très abondante. La plupart des mères penseront
qu’elles n’ont pas assez de lait si leur bébé est agité pendant et entre
les tétées, car c’est la principale crainte de toutes les mères. Elles
pourront ne pas réaliser qu’elles ont au contraîre trop de lait, même
devant la prise de poids accélérée de leur bébé. Avant de faire cette
suggestion, il est toutefois très important de vérifier la croissance
pondérale, pour ne proposer cette option qu’aux mères qui connaissent bien
la loi de l’offre et de la demande, dont le bébé a une bonne croissance,
et de surveiller les couches du bébé. Pendant les périodes où le bébé est
grognon et veut téter très souvent, il pourra même être utile de suggérer
à la mère de lui proposer le même sein plusieurs fois de suite, et ce
pendant plusieurs heures. Si l’autre sein commence à être engorgé, la mère
pourra tirer un peu de lait pour se soulager, mais uniquement dans ce but
; le propos n’est pas de " vider " le sein.
- Faire faire fréquemment des rôts au bébé.
L’enlever souvent du sein, surtout s’il est agité ou semble avoir du mal à
avaler tout le lait qui arrive, et le faire roter pour éliminer l’air
avalé. Lui masser le ventre, lui tapoter le dos...
- Allaiter le bébé dès qu’il se réveille ou est
sur le point de se réveiller ou de s’endormir. Il sera plus calme et
détendu. S’il n’est pas trop affamé, il tètera moins vigoureusement. Le
lait arrivera moins vite. Souvent, les tétées nocturnes se passent mieux :
le bébé tète plus calmement, il avale moins d’air, et se rendort plus
facilement. Dans la journée, allaiter dans une ambiance calme, loin des
cris et des jeux des autres enfants (dans la mesure du possible !).
- Varier les positions. Les choses pourront être
plus faciles si le bébé est mis au sein dans une position qui facilitera
l’élimination du surplus de lait. Si la mère est en position assise, elle
peut mettre son bébé dans une position plus verticale, en inclinant son
buste en arrière, ou en asseyant le bébé à califourchon sur ses genoux
(prévoir des coussins). Elle peut allaiter allongée sur le côté. Elle peut
aussi s’allonger sur le dos, et placer le bébé sur son ventre ou en
travers de sa poitrine (en lui soutenant le front avec une main).
Lorsque la mère a un reflexe d’ejection fort et que le bébé s’etrangle ou avale trop d’air, on peut suggerer à la mère d’installer le bébé de façon que son cou et sa gorge soient plus hauts que le mamelon. Elle peut le faire en essayant ces differentes positions en partant de la position "madone" c’est à dire la position "classique":
1) ajouter un oreiller sous le bébé et s’ incliner légèrement vers l’arriere de façon que la poitrine pointe vers le haut
2) s’incliner vers l’arriere dans une berceuse, les pieds reposant sur un tabouret ou une table basse et les genoux pliés. En position " ballon de football, s’incliner en arrière. "ballon de football" le BB fait face à sa mère, blotti contre elle, sous son bras. La partie inférieur de son corps repose sur l’oreiller, près du coude de la mère et ses fesses touchent le dossier de la chaise, du sofa ou le mur si la mère allaite dans son lit. La partie superieure du dos du BB repose sur l’avant bras de la mère et la main de celle-ci soutient la nuque du bébé. Il sera préférable que cette mère ne tire pas son lait sur une base régulière, car cela peut aggraver le problème. Si elle le fait déjà, vous pouvez lui suggérer d’arrêter progressivement. De même, le port permanent de coupelles pour recueillir le lait, par la stimulation des seins que ces dernières induisent, peut entretenir le problème. Supprimer ces coupelles (utiliser des coussinets d’allaitements, des mouchoirs, des morceaux de couches, des gants de toilette... pour éponger le lait) pourra grandement améliorer la situation. Si la mère a beaucoup de lait, elle peut aussi prendre des tisanes de sauge bien "tassées" pendant quelques jours (arrêter progressivement).
Après les premières
semaines
Quand
le bébé grandit, certains des problèmes causés par un réflexe d’éjection trop
fort s’atténuent. Par contre, d’autres peuvent apparaître. Il arrive que la
mère ne réalise que tardivement que les choses ne se passent pas bien, car le
bébé n’avait pas trop de coliques, ou on lui avait dit que ces coliques
passeraient avec l’âge. La mère peut aussi avoir pensé qu’il était normal que
son bébé semble s’étouffer sous la quantité de lait.
Vécu maternel
· j’ai
l’impression que mon bébé n’aime plus téter, il veut se sevrer
· j’ai
de moins en moins de lait
· mon
bébé refuse souvent de téter
· mon
bébé a beaucoup de coliques, il vomit souvent
· j’ai
des crevasses, j’ai les mamelons douloureux
· mon
bébé ne prend pas assez de poids
· j’ai
beaucoup de mal à comprendre le comportement de mon bébé, je ne sais jamais ce
qu’il veut
Symptômes
· Un
des principaux symptômes à cette période est que le bébé tète mal.
· Il
continue à s’étrangler pendant les tétées, il tousse, crache, le lait dégouline
partout ...
· Il
peut refuser le sein plus ou moins régulièrement, faire des " grèves de la
tétée ".
· Il
peut être très agité pendant la tétée, repousser le sein, le frapper ou le
mordre. Il peut refuser de prendre plus d’un sein par tétée.
· Parfois,
il ne tète que lorsqu’il est affamé, et uniquement pour satisfaire sa faim. Il
préfèrera sucer son pouce ou un substitut quleconquepour combler ses besoins de
succion : il a appris à considérer les tétées comme une expérience stressante.
· Il
peut aussi téter incorrectement, de façon à ne pas déclencher le réflexe
d’éjection ou à le minimiser. Lorsqu’il tète correctement, il reçoit beaucoup
trop de lait. Il apprend donc à utiliser sa langue, ses gencives et ses lèvres
de façon anormale, pour mieux maîtriser le flot de lait, Si la sécrétion
maternelle baisse, le bébé sera souvent plus à l’aise pour téter. Toutefois, il
peut parfois arriver qu’il ne sache plus téter de façon correcte, ou qu’il soit
tellement habitué à avoir beaucoup de lait sans effort qu’il n’essaie même plus
de téter efficacement.
· La
mère peut avoir les mamelons douloureux, à cause de la succion incorrecte de
son bébé, au fait qu’il serre les gencives sur le sein pour limiter le flot de
lait...
· Les
réflexes d’éjection peuvent être toujours aussi fort ; ils peuvent aussi être
beaucoup moins ressentis par la mère, ce qui, en soi, est une évolution
normale, mais pourra, en la circonstance, faire suspecter une baisse importante
de la sécrétion lactée, surtout si la mère est passée d’ un réflexe d’éjection
très fortement ressenti à plus aucune sensation de réflexe d’éjection en très
peu de temps. Cela peut aussi se faire progressivement, de sorte que la mère
pourra ne s’apercevoir de rien. La mère peut considérer que le changement de
rythme des tétées est un signe d’amélioration.
· Le
bébé souffre très souvent de coliques violentes. Il peut avoir des selles
mousseuses et vertes, et beaucoup de gaz. Il peut régurgiter de façon
importante.
· Certains
bébés continuent à prendre beaucoup de poids, et peuvent même présenter des
troubles catharaux dus à la suralimentation. Mais, chez certaines mères, on
observe plus ou moins rapidement une baisse de la sécrétion lactée maternelle
ou une sécrétion lactée "en dents de scies". Cela peut induire chez
le bébé une stagnation staturo-pondérale, due au fait que le bébé avale
beaucoup d’air, ne reçoit que très peu de lait de fin de tétée, absorbe de
grandes quantités de lait de début de tétée peu calorique, espace les tétées
... Cette faible prise de poids peut être méconnue, la surveillance médicale
étant généralement moins étroite après les premières semaines.
· Le
vécu maternel est peu gratifiant. La mère peut percevoir de façon très négative
l’allaitement de ce bébé qui semble perpétuellement insatisfait, et qui lui
donne l’impression de n’aimer ni son lait, ni les tétées. Devant un bébé très
grognon, il n’est pas facile de se sentir compétente, de développer son
instinct maternel, et d’apprendre à reconnaître la cause des pleurs de son
enfant. Elle peut avoir des problèmes vestimentaires, surtout si elle a
beaucoup trop de lait : elle peut se trouver "trempée de lait" en
permanence, ce qui est aussi susceptible de poser un problème au niveau du
couple. Allaiter en public lui sera difficile : du lait dégouline partout, elle
doit se munir de serviettes... Le tout sera souvent cause d’un sevrage précoce,
soit que le bébé ne veuille plus téter, soit que la mère ne supporte plus cette
situation difficile.
Que
proposer
Il
sera nécessaire de bien évaluer la situation, afin de savoir si la mère a
suffisamment, voire trop de lait, ou si elle est en période de baisse de lait.
Cette évaluation se fera sur le nombre de couches mouillées, les selles, le
comportement du bébé pendant les tétées (agitation, déglutitions...), le
ressenti du réflexe d’éjection, la fréquence des tétées. A noter : une nette
baisse des sensations de faim et de soif chez la mère peut être le signal d’une
baisse de la sécrétion lactée. Les suggestions décrites ci-dessus restent
toujours valables.
· Enlever
le bébé du sein au moment du réflexe d’éjection, et à tout moment où le flot de
lait semble trop abondant pour lui.
· Offrir
le sein quand le bébé n’est pas trop affamé. Bon nombre de bébés peuvent
parfaitement téter quand ils sont à moitié endormis ou sur le point de se
réveiller ; ils sont plus enclins à téter à de tels moments, même s’il semblent
ne pas aimer prendre le sein, et être plus portés à le faire calmement.
· En
fonction de ce qui s’avèrera le plus efficace : proposer souvent le sein sans
forcer l’enfant à le prendre. Si le bébé semble satisfait à un sein, éviter de
le changer de sein. Espacer les tétées, ne proposer qu’un seul sein par tétée,
voire même à plusieurs tétées de suite. S’efforcer de rester calme lorsque bébé
s’énerve.
· Voir
s’il existe un endroit pour les tétées où les choses se passent mieux. Certains
bébés tètent mieux dans la pénombre.
· Varier
les positions. Les tétées pourront être beaucoup plus agréables dans certaines
positions. Privilégier les positions où la tête du bébé sera au-dessus du sein.
Certains bébés acceptent de téter pendant que leur mère marche.
· Avoir
beaucoup de contact physique avec le bébé. Le bercer, le masser, prendre un
bain avec lui. Cela aidera la mère à garder un contact gratifiant avec son
bébé.
· L’encourager
à téter correctement s’il ne le fait pas, surtout si la sécrétion lactée
maternelle est à la baisse.
· Suivre
régulièrement la courbe de poids. Exceptionnellement, des compléments pourront
devenir nécessaires, si le bébé refuse de téter correctement et/ou suffisamment
souvent, et que sa prise de poids devient insuffisante. Si le bébé refuse de
prendre le sein, lui proposer une partie du complément (de préférence autrement
qu’au biberon) avant d’essayer de le mettre au sein : il sera plus enclin à
coopérer s’il n’est pas affamé. Si des compléments sont donnés à l’enfant, il
ne faudra pas les supprimer brutalement quand la situation s’améliorera.
Des
bébés différents
"Le
13/2/96, j’ai accouché de jumeaux, nés à 41 semaines. Enzo, est né le premier,
en présentation normale. Il pesait 2780 g 51 cm
Enzo
tète souvent et longtemps. Il a tendance à serrer les gencives sur le sein, et
je dois alors le retirer pour le remettre correctement, car il me fait mal. A
part cela, les tétées sont calmes. Il ne s’étouffe pas, fait peu de rôts, ne
régurgite pas. Il a 4 à 5 selles par jour. Il est assez nerveux et pleure
facilement.
Edgar
tète rapidement, goulûment. Il s’étouffe souvent, laisse le lait dégouliner
autour de sa bouche. Il ne me fait pas mal en tétant. Il a beaucoup de rôts,
régurgite à chaque tétée. Il n’a qu’une selle par semaine, avec l’aide d’un
suppositoire à la glycérine. Il est placide, facile à calmer.
A
3 mois ½, Enzo pèse 5750 g 63 cm 5850 g 61,5 cm
Mme Chantal VAQUIER
En conclusion
Le
réflexe d’éjection trop fort reste une entité mal cernée et donc relativement
difficile à gérer. Il faut donc se garder de mettre cette étiquette sur tout
problème d’origine mal déterminée, et non résolu. Des symptômes similaires
peuvent provenir d’autres étiologies. Par exemple, l’éviction de l’alimentation
maternelle de produits mal tolérés par le bébé (produits laitiers, thé, café,
agrumes...) pourra parfois faire des miracles pour une mère chez qui tout avait
échoué jusque là. En aidant la mère à comprendre la situation et à décoder le
comportement de son bébé face au réflexe d’éjection, vous lui permettrez de
trouver les meilleures solutions à son problème, passant parfois par la
découverte d’une astuce personnelle. En général, avec de la persévérance, la
situation s’ améliore beaucoup après 2 à 3 mois, grâce aux meilleures capacités
du bébé et/ou aux suggestions décrites ci-dessus. Reconnaître la situation
rapidement permettra souvent d’y remédier plus facilement, ce qui empêchera le
réflexe d’éjection trop fort de prendre des proportions intempestives. Mais
certaines mères renonceront avant cela devant les difficultés dont elles
n’arrivent pas à voir le bout. Dans d’autres cas, même si la situation s’est
nettement améliorée après quelques mois, certains problèmes persistent ;
l’allaitement reste pour l’enfant une expérience peu agréable, et il se sèvrera
rapidement de lui-même. Les mères qui sont suffisamment motivées et soutenues
pourront cependant arriver à vivre une relation d’allaitement de longue durée,
gratifiante pour elles et leur enfant.
F. RAILHET - avec la collaboration de : Hélène DECLERCK - Hélène PEREZ
Bibliographie
· The effects of an overactive
let-down reflex. F Andrusiak, M Larose-Kuzenko. Lactation Consultant Series. Lactation Dep, LLL Int,
1987.
· Expériences
d’animatrices concernant le réflexe d’éjection trop fort. N Bellot, MP
Fredaigues. 1994.
· Le
réflexe d’éjection violent : comment le détecter et l’atténuer. D Elkhoury. La Berceuse
· Overactive let-down : consequences
& treatments. M Jozwiak. Leaven, sept-oct 1995.
· Ainsi
que les résultats de l’enquête sur le vécu des mères ayant un réflexe
d’éjection trop fort, menée pour le congrès national de LLL de 1994.
Voici des suggestions
qui s'adressent plus particulièrement aux bébés de 3 à 6 mois.
Même si l'allaitement s'est
bien déroulé jusque là, certains bébés qui onteu de la difficulté à s'adapter
au réflexe d'éjection puissant de leur mèrepeuvent commencer à démontrer une
aversion pour la tétée. Les symptômes quisuivent peuvent se manifester:le refus
de continuer à téter après que la mère ait changé de côté;le refus de
s'endormir au sein, le bébé préférant téter ses doigts, sonpouce ou une tétine;le
refus de téter à certains moments alors que le bébé est visiblementaffamé;le
bébé mord le sein;une diminution marquée de la prise de poids ou même la perte
de poids;un refus absolu de téter (grève de la tétée)Voici quelques suggestions
pouvant persuader un bébé de téter agréablementpendant ces périodes :offrir le
sein avant que le bébé ne soit complètement éveillé; allaiter dans la position
préférée du bébé;profiter à plein des moments où le bébé tète bien;allaiter
d'un seul sein à chaque tétée;entre les tétées, avoir le plus possible de
contacts peau à peau avec lebébé;considérer la posibilité de donner des
suppléments si le bébé ne tète pasassez souvent.Si le bébé ne tète pas assez
souvent, la mère devra peut-être exprimer sonlait pour maintenir sa production
lactée.Certaines mères ont constaté qu'après avoir essayé les suggestions
énuméréesplus-haut, leur bébé à commencé à apprécier la tétée. Certains
d'entre-euxy ont même pris goût et semblent vouloir être allaité encore
longtemps.Cependant, si un bébé ne surmonte pas son inconfort à téter, les
risquesqu'ils se sèvre tôt, de lui-même, augmentent. Lorsqu'un bébé ne peut
téterau sein pour se réconforter sans devoir avaler une grande quantité de
lait,il peut choisir de sucer ses doigts, son pouce ou une tétine et se limiter
àtéter au sein pour se nourrir seulement. Une fois que le bébé a atteintl'âge
de manger une variété d'autres aliments, les probabilités qu'il cessede téter
augmentent. Certaines mères disent que leur bébé s'est sevré delui-même avant
son premier anniversaire (Andrusiak et Larose-Kuzenko 1987).
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